Le dossier est sorti sous la plume de Médiapart et Libération, le 1er mai dernier. Le 13 juin 2023 au petit matin dans le quartier de Planoise, le domicile d’un individu recherché dans le cadre de la guerre des stup’ est perquisitionné. Mais en l’absence du principal intéressé c’est un autre occupant qui ouvre la porte aux équipes de la BRI et de la PJ, lequel à demi-nu essuie immédiatement un coup de feu. Grièvement blessé au poumon, il s’en sort avec une ITT de deux mois.
En pleine démonstration de force l’histoire fait tache, étant à peine évoquée par la presse locale alors dépêchée pour assurer la promotion de ces opérations. Une enquête pénale est ouverte et l’IGPN saisie, dont les conclusions sont tombées le 16 janvier dernier. Le policier en cause, comme son collègue de tête, entendus, assuraient avoir fait face à un refus d’obtempérer, son tir n’étant proportionné qu’à « une gestuelle laissant penser à l’usage d’une arme à feu. »
Une version contredite par la prise d’une vidéo interne, le témoignage d’une voisine, ou les auditions menées où un seul uniforme sur les treize présents s’est souvenu d’une sommation préalable. Les bœufs-carottes n’en disent pas moins, considérant certes une « intervention délicate » mais dont la « légitime défense ne semble pas justifiée. » Le Procureur de la République, Étienne Manteaux, n’a, à ce jour, donné aucune suite judiciaire et se refuse à toute réaction.
Photo d’illustration : Antoine Mermet/HansLucas