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Depuis six mois, les manifestations « pour une paix juste et durable en Palestine » se succèdent dans la capitale comtoise. Si des pointes allant jusqu’à 1 500 participant·e·s ont été enregistrées en octobre/novembre 2023, les chiffres sont redescendus autour de 100 à 200 à partir de l’hiver. Pas de quoi décourager les plus téméraires, pour qui « l’essentiel est de maintenir ces revendications dans la rue avant des jours meilleurs. » Toutefois, dès le début mai, les protestataires ont pu compter sur une nouvelle présence aussi pléthorique qu’inattendue ; celle de la police nationale, qui surveille désormais la situation de près.

Autre front, le « Boycott, Désinvestissement et Sanction » (BDS). Il s’agit d’une campagne citoyenne, visant la pénalisation des acteurs économiques soutenant de quelque façon que ce soit l’État d’Israël dans son entreprise coloniale et guerrière. Les multinationales KFC et Carrefour en sont par exemple des cibles de choix, y compris au niveau local. À chaque défilé ou presque, un arrêt est ainsi marqué devant les deux enseignes concernées du centre-ville qui se voient alors copieusement conspuées. Les résolutions ne s’arrêtent pas là, puisque des rassemblements spécifiques sont aussi organisés certains samedis matin comme à Chalezeule et École-Valentin.

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Action « Boycott, Désinvestissement et Sanction » (BDS) devant l’enseigne Carrefour Express de Besançon-centre, le 17 février dernier. TdP.

Alors que les soulèvements se multiplient dans nombre de facs françaises et mondiales, les tentatives menées jusqu’ici n’ont cependant pas donné de suites concrètes dans la région… Un silence inhabituel sur les bancs universitaires, pour l’instant ? Reste l’opiniâtreté des sections lycéennes comme l’AEB (Alternative Étudiante Bisontine), qui ces derniers jours a décidé de s’afficher au sein des établissements C.N. Ledoux et L. Pergaud. Quelques tracts distribués et de belles banderoles dressées plutôt qu’un véritable mouvement de fond, mais les activistes engagé·e·s entendent bien « que la jeunesse prenne aujourd’hui toute sa place dans ce combat. »

À Dijon les choses se veulent plus tangibles, mais les circonstances s’avèrent parfois bien plus ombrageuses. L’Université de Bourgogne a ainsi refusé au parti de gauche LFI (La France Insoumise) la possibilité de tenir une conférence dans le cadre des élections européennes, au motif de « questions de sécurité liées aux récents évènements. » L’argument est pour le moins flou et fourre-tout, mais beaucoup y voient une allusion et une sensibilité à peine masquée aux questions du Proche-Orient. Une décision choquante et incompréhensible pour la responsable Séverine Véziès, qui via un communiqué dénonce une « atteinte à la liberté d’expression. »

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Aperçu du théâtre de l’Espace de Besançon-Planoise côté public, lors de la soirée-concert de Fayçal Salhi le 30 mars dernier. Antoine Mermet/Hans Lucas.

Les protestations peuvent enfin s’entendre à travers des canaux différents mais complémentaires, comme la culture et l’associatif. Le succès d’une soirée-concert tenue le 30 mars au théâtre de l’Espace l’a démontré, musiques, chants, poèmes, discours et performances ayant conquis un public large et nombreux. Aussi pour les dates à venir ,« Palestine Amitié » propose la projection du film « Yallah Gaza », le 20 juin au petit Kursaal ; quand « l’AFPS » (Association France-Palestine Solidarité) invite régulièrement à des rencontres et ateliers. Dans la ville de Proudhon et Victor Hugo, l’effervescence internationaliste n’est pas toujours tapageuse mais bien vivace.

Image d’en-tête : portrait photo de trois manifestantes pour la paix en Palestine, lors d’un cortège à Planoise le 30 mars 2024 – Antoine Mermet/Hans Lucas.

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