Ielles étaient environ cent-cinquante ce mercredi soir place L. Pasteur, à l’appel de la diaspora kanak ainsi que de divers syndicats et partis. L’occasion de dénoncer l’impérialisme français sur cette île du pacifique officiellement nommée « Nouvelle-Calédonie », colonisée à partir de 1853 et toujours considérée comme un « territoire non-autonome » par l’Organisation des Nations Unies. L’annonce d’une modification unilatérale des équilibres électoraux y avait mis le feu aux poudres à partir du 13 mars, de violentes révoltes embrasant de nombreuses localités.
Criminalisation du mouvement, suspension du réseau social Tik Tok, assignations à résidence de militant·e·s, mise en place de milices, instauration d’un couvre-feu, envoi massif de renforts policiers et militaires devaient juguler les barrages et affrontements, avec un bilan particulièrement lourd, affichant quelque six morts et des centaines d’arrestations. Si les tensions sont depuis redescendues, le problème de fond demeure : la volonté d’une population autochtone, devenue minoritaire, de pouvoir toutefois accéder à une réelle autodétermination.
Afin de reprendre la main et le dialogue, le pouvoir central a réglé une visite présidentielle arrivée hier en fin de journée. Le Préfet du Doubs Rémi Bastille est du voyage, ayant été notamment secrétaire général du Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, il disposerait de connaissances précieuses sur le terrain. Restent des rancœurs tenaces à l’encontre des représentant·e·s officiel·les, le nom du député RE Nicolas Metzdorf ayant été par exemple décrié avec insistance, lors du rassemblement, pour ses discours jugés méprisants et incendiaires.
C’est tout cela qu’ont souhaité évoquer les expatrié·e·s, mélanésien·ne·s et allié·e·s, afin de soutenir leurs compatriotes et alerter de la situation au cœur de la métropole. Avec, déjà, la proposition d’une nouvelle date, ce samedi 25 mai à 14h00 esplanade/Mairie, pour former un cortège conjoint avec les soutiens d’une paix en Palestine. En attendant, une manifestation s’est improvisée dans les rues de Besançon, de manière totalement spontanée et autonome. Musique, drapeaux, pancartes accompagnaient des slogans parfois vifs, tels que « à bas l’état colonial. »