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Comme chaque samedi depuis octobre dernier, une manifestation était appelée à Besançon pour exiger un « cessez-le-feu immédiat et durable » en Palestine. Après la jonction avec le mouvement kanak la semaine dernière, le défilé du jour a connu un regain de fréquentation avec près de trois cents participant·e·s.

 

Environ trois cents personnes se sont élancées depuis l’esplanade des droits Humains, en direction de la place du Huit-Septembre pour un premier point d’étape. À l’habituel slogan : « Gaza, Gaza, cessez le feu immédiat… Gaza Gaza, on ne t’oublie pas… » s’ajoutaient d’autres phrases fortes scandées par les personnes présentes : « À ceux qui veulent écraser Gaza… Gaza répond – résistance ! », « Pour Gaza et la Cisjordanie, assez assez, assez de cette tyrannie ! » ou encore « sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes ! ». Certain·e·s passant·e·s quant à elleux faisaient des vidéos pour immortaliser le moment, ou d’autres encore s’arrêtaient pour regarder ou simplement écouter le cortège. Depuis les récentes frappes sur Rafah et l’interview controversée du premier ministre israélien sur une chaîne de télévision française, l’actualité de la guerre au Proche Orient était en effet de nouveau au cœur de l’information.

Ainsi au sein même de la mobilisation, on retrouvait des porteurs de bannière et de pancartes plus jeunes que d’habitude comme le souligne *Hasna. Pour cette jeune manifestante d’origine palestinienne, « c’est la première manifestation où il y a autant de jeune et je suis contente ». À la joie de voir de « nouvelles têtes » s’ajoute aussi une reconnaissance pour *Hasna de pouvoir exprimer son soutien aux victimes civiles dans le pays de Victor Hugo : « Je remercie la France de nous permettre de nous exprimer, même si c’était plus difficile il y a sept mois au début de cette guerre. »

« Aujourd’hui nous assistons à un génocide en direct »

Après la place du Huit-Septembre, le cortège se dirige vers la place de la Révolution pour achever l’événement par des prises de parole. « J’aimerais revenir sur le fait qu’en France, il y a la double mesure. Le parlementaire qui brandit le drapeau palestinien s’est retrouvé amputé de son salaire et suspendu pendant quinze jours, alors que le maire de Nice qui a mis le drapeau israélien devant la mairie n’a jamais été inquiété. »

Pour Mustafa, un autre manifestant, être présent est une nécessité : « J’ai assisté à cette manifestation et à toutes les autres, parce que c’est un minimum pour quelqu’un de libre en premier, avant même d’être musulman ou autre parce qu’on est en train d’assister à un génocide en direct et personne ne bouge. » Malgré le sinistre de la situation, Mustafa dit garder confiance et espoir en l’humanité : « Il faut toujours avoir confiance en l’humanité, sinon on arrive plus à vivre. Il faut résumer la situation : il y a un occupant et un occupé, l’Histoire a démontré que ça n’a jamais marché. Un jour la Palestine sera libre, c’est pour ça qu’il faut continuer à y croire et à se mobiliser. »

« Le Boycott pour montrer notre désaccord »

Inès, jeune manifestante régulièrement présente, tenait aussi à exprimer son soutien « autant aux civil·e·s palestinien·ne·s qu’aux Gilets Jaunes par exemple ». Avant d’ajouter : « Manifester est la moindre des choses… J’essaye de venir tous les samedis. Je pense qu’on est passé un cran au-dessus avec ce qui s’est passé à Rafah. Je pense aussi qu’on doit agir maintenant à notre échelle. Nous sommes limités, il est donc important de boycotter pour montrer notre désaccord. » À trois reprises d’ailleurs, certaines enseignes commerciales ont été, comme d’usage désormais, conspuées. La dispersion amorcée, la journée de lutte n’en était pas moins terminée ; en soirée, le collectif Palestine de Besançon organisait un repas à la Malcombe.