Il y a dix ans, un partenariat a été noué entre Enedis (ex-ERDF), l’ADDSEA (Association Départementale Doubs Sauvegarde Enfant Adulte) et la ville de Besançon (sous le mandat de Jean-Louis Fousseret). Dans le cadre de chantiers éducatifs de prévention spécialisée, les transformateurs électriques de la ville se voient ainsi redécorés par des enfants, adolescent·e·s et jeunes adultes, confié·e·s au département, leur permettant une expression artistique agrémentant les rues.
Plusieurs œuvres remarquables ont émergé, des Tilleroyes à Palente en passant par Planoise. Quarante-trois désormais, au rythme de quatre nouvelles chaque année. « Les jeunes doivent pouvoir s’emparer de l’espace public, avoir un impact positif dans la société » indiquaient en chœur Marie Zehaf, adjointe à la voirie, Yoann Rossignol, directeur territorial Enedis et Mathias Panier, responsable secteur ADDSEA, venu·e·s inaugurer une des dernières réalisations.
La fresque dédiée à Georges Clemenceau fut achevée le 19 juillet 2023, mais n’a été inaugurée qu’aujourd’hui. L’occasion de faire le point donc, en saluant démarches et résultats. On découvre d’abord un portrait saisissant de la figure socialiste, réalisé à main levée par « Pektas ». Une part de l’histoire harmonieusement amenée, qui ne peut qu’être saluée. Mais, sur le côté, le surnom de l’homme politique s’affiche également en grosses lettres stylisées. « Le tigre ».
Dans la cité de la Rodia et de Lip, une telle référence créer la surprise. Car le modèle du jour a glané ce titre félin en tant que ministre de l’intérieur, dépêchant la troupe suite à la catastrophe de Courrières, faisant feu sur la foule durant des grèves, ou développant la police scientifique à travers les méthodes d’Alphonse Bertillon. La toponymie locale est aussi un choix fortement politique, ainsi que le dé-baptême de l’abri de nuit Abbé Pierre l’illustre encore dernièrement.
Passif difficilement promouvable, ou évocation nécessaire d’une biographie ? « Cette période est certes sensible, mais il s’agit d’évoquer une personnalité dans sa nuance. On ne peut pas, je crois, mettre Clemenceau sur le même plan que Pétain par exemple. Sans balance sur le positif et le négatif, il resterait bien peu de gens à honorer » indiquait Marie Zehaf. Si le débat reste ici ouvert, à savoir que le parc est quant à lui généralement moins en proie aux passions et polémiques.
Image d’en-tête : l’artiste « Pektas » présentant son œuvre, un portrait réaliste de Georges Clemenceau.