Ces derniers jours, c’est une véritable affaire qui secoue la ville de Besançon. L’institution a été lourdement mise en cause suite à l’émission d’un courrier, sonnant pour certain·e·s comme un véritable « appel à la dénonciation ». Oppositions et syndicats se sont emparés du dossier, portant plus largement le débat sur les méthodes parfois discutables qui peuvent avoir cours au sein de la majorité. Mais derrière le cas emblématique, serait-ce l’arbre qui cache la forêt ?
Car un autre différend pourrait également illustrer le malaise qui sévit actuellement, le recours à des pratiques « coup de poing » n’étant visiblement pas isolé. Ainsi en marge des cérémonies relatives au passage de la flamme olympique le 25 juin dernier, une polémique avait entaché l’absence d’invitation du boxeur Khedafi Djelkhir. Celui-ci avait obtenu une médaille d’argent en 2008 à Pékin en catégorie poids plume, revenant triomphalement dans une place du Huit-Septembre noire de monde.
Comme nous le relations déjà à l’époque, le militant associatif et politique Khaled Cid avait toutefois lancé une petite bombe en émettant publiquement des regrets sur cet « oubli ». Devant l’ampleur de l’émoi suscité au sein de la population, Khedafi Djelkhir s’était ensuite lui-même longuement expliqué sur la situation. Mais pour le pouvoir local, cette communication est très mal passée. Car la figure nationale est aujourd’hui agent de la fonction publique, au service des sports de Besançon.
Si aucun des deux protagonistes cités n’a souhaité donner suite à nos sollicitations, plusieurs sources concordantes confirment que les répercussions ont donc été plus que palpables. Concernant Khedafi Djelkhir en particulier, puisque une « entrevue informelle » a été rapidement diligentée afin de traiter de la question. L’employeur n’hésitant pas reprocher à son fonctionnaire d’avoir, sinon initié, a minima pris part et alimenté la controverse, violant dès lors potentiellement le « devoir de réserve ».
Mais la balance entre les charges et la liberté d’expression pesant, la hiérarchie n’est finalement pas allée jusqu’à la procédure disciplinaire… D’autant que le plus important semble avoir été acquis, ici porter un message de fermeté. Une optique dont Khaled Cid aurait lui aussi fait les frais, cette fois au « Parti Socialiste » ; Selon le participant d’une réunion interne qui a suivie, le quarantenaire a été l’objet « d’un sacré savon » de la part de cadres parallèlement adjoints à la Mairie. Ambiance.
Image d’en-tête : Aperçu de la Mairie de Besançon et de l’esplanade des Droits Humains, en mai 2024 – Wikipedro/cc-by-sa-4.0.