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Connue pour sa ligne « indépendante et impertinente », l’antenne de « radio BIP » réserve décidément des surprises. Si ses voix traitent d’abord de la vie locale depuis 1977, les questions internationales n’en demeurent pas moins un axe important de réflexion. Mais c’est récemment que la concrétisation s’est opérée, le média s’étant déjà donné l’opportunité d’un premier passage sur le sol ukrainien en 2022 (avec à la clé, un magasine et un documentaire à venir). Proximité et distance se complètent ainsi, via un principe aussi simple qu’universel : les droits humains, dans toute leur diversité. À travers le périple d’une semaine dans le nord de l’Irak, ce leitmotiv devrait encore se vérifier.

C’est sous l’égide du collectif « Prenons la une » que le projet s’inscrit initialement, la journaliste grand reporter Emma Audrey se rendant directement sur place après l’assassinat de deux consœurs dans la région. « Le 23 août dernier, ces deux journalistes indépendantes ont été tuées alors qu’elles étaient en mission à Souleimaniye (près de la frontière iranienne). Visiblement, elles furent atteintes par un tir de drone turc. Ce crime n’a pas fait beaucoup de bruit, mais globalement comme tout ce qu’il se passe là-bas. C’est donc l’occasion d’essayer de comprendre l’évènement et le contexte, de rencontrer les témoins et les proches, de documenter ce qu’il s’est passé » explique t-elle.

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Les journalistes Hero Bahadin (à gauche) et Gülistan Tara (à droite), tuées au Kurdistan irakien à respectivement 27 et 40 ans – crédit « Committee to Protect Journalists ».

Mais aussi de s’intéresser à la cause d’un peuple, qui défend des conceptions socialistes et autonomes. Une volonté qui entre en conflictualité avec les pouvoirs étatiques établis, en particulier la Turquie d’Erdoğan. Sur ce front irakien, en six mois, mille bombes et huit mort·e·s ont été recensé·s. Avec l’embrasement du Proche-Orient, le territoire pourrait d’autant plus redevenir l’épicentre de bouleversements majeurs. Mais après la chute de Mossoul, la situation n’émeut guère les occidentaux qui louaient pourtant la résistance kurde face à « l’État Islamique ». Sans exotisme ni idéalisation, lhistoire et la lutte de ces hommes et femmes pourrait donc être contée.

Emma Audrey va également rapporter cette expérience en France, en tant que référente du pôle sécurité au « Syndicat National des Journalistes-CGT ». Une formation spécifique aux terrains difficiles, des mouvements sociaux aux théâtres militaires. « Terrorisme, kidnapping, combats, oui, je peux y laisser ma peau. C’est pourquoi il y a une phase rigoureuse d’évaluation des risques, hôtel, route, matériel, contacts, interprète, tout doit être le plus cadré possible en amont. Le budget impacte forcément les choses, comme le niveau des protections et les garanties de l’assurance. Mais quels que soient nos moyens, seuls le travail et la droiture font finalement la différence » expose t-elle la veille de son départ.

Pour suivre ce projet et ses évolutions, n’hésitez pas à vous rendre sur les différentes pages de radio BIP (site internet, Facebook, Twitter), de média 25 (Facebook, Twitter) ou d’Emma Audrey (Facebook, Twitter, LinkedIn). Média indépendant œuvrant sous la forme d’une association loi 1901, vous pouvez également faire un don afin de soutenir et développer une presse libre et de qualité.

 

Image d’illustration : La journaliste Emma Audrey, de radio BIP/média 25.

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