Comme chaque année à Besançon, ielles étaient une petite centaine à commémorer le massacre du 17 octobre 1961. À cette date sur Paris et sa banlieue, les citoyen·ne·s en particulier algérien·ne·s, alors spécifiquement soumis·e·s à un couvre-feu, dans le cadre de la guerre d’indépendance, manifestent pacifiquement contre ces mesures et pour la libération de leur pays du joug colonial ; sous l’égide du préfet de police Maurice Papon, une répression inouïe et généralisée s’instaure à l’encontre des participant·e·s mais aussi de tiers simplement maghrébin·ne·s.
Blessé·e·s, disparu·e·s et mort·e·s se comptent en dizaines, avec un total de victimes qui fait, encore aujourd’hui, l’objet de vives controverses. Toujours est-il que cet événement est resté solidement ancré dans la mémoire populaire et militante, une trentaine de villes organisant des rassemblements selon le recensement de l’historien Fabrice Riceputi. Localement, c’est au pont Battant que l’hommage se tient, en échos aux hommes et femmes littéralement jeté·e·s dans la Seine. Discours, chants et lancers de fleurs, ponctuant ce moment de recueillement.