Depuis près de dix ans à Besançon, le « collectif Palestine » se veut en première ligne quant à la mobilisation relative à la situation de Gaza et de la Cisjordanie. Mais après les cortèges populaires dénonçant les massacres d’octobre à novembre 2023, dissensions et désistements se sont multipliés en interne. Aux critiques ciblant l’organisation en décembre et janvier, se sont surtout ajoutées de vives controverses éthiques et politiques à l’été 2024. Usage de sources controversées, messages contestant la gravité des attaques du 7 octobre, propos antisémites sur « Facebook », connivence avec des islamistes, micro ouvert aux théories conspirationnistes, en sont autant d’illustrations. Ces débats particulièrement âpres ont abouti à l’explosion récente de la structure, plusieurs organisations majeures venant d’annoncer leur retrait.
Note de rédaction
Directeur de la publication et rédacteur du Ch’ni, le présent article retranscrit une affaire dans laquelle je suis personnellement engagé.
Traitant des mouvements sociaux à Besançon depuis plus de quinze ans, j’ai été incorporé au « collectif Palestine élargi » afin d’en suivre les intrigues et manifestations. Je ne m’étais pas investi dans les débats réguliers qui y paraissaient, n’y participant même plus du tout dès le début décembre 2023. Jusqu’au 17 août dernier, où, toujours inscrit sur une mailing-liste interne, je découvrais stupéfait un message renvoyant sur un site notoirement problématique, provoquant ma réponse ainsi que le début de l’enchaînement relaté ci-après.
Estimant que cet ensemble constitue un fait d’intérêt public significatif qui se doit d’être porté à l’opinion, il m’est nécessaire, à travers ces lignes, de restituer cette histoire, bien qu’en étant le protagoniste. Aussi toute l’équipe s’est impliquée dans ce dossier, afin de garantir la rigueur et la distance attendues. Il me paraissait donc indispensable d’informer les lecteurs et lectrices de cette situation, afin que chacun·e puisse juger en toute transparence, en séparant, comme je l’ai fait moi-même, le fond de l’affaire et le ressenti qu’elle a pu occasionner.
Toufik-de-Planoise
Dix organisations annoncent leur mise en retrait
Depuis le 28 octobre 2023, des marches revendicatives, en soutien avec le peuple palestinien, sont organisées chaque samedi après-midi à Besançon. La gestion a toujours été l’apanage du « collectif Palestine », créé en 2015, et devenu pour l’occasion « collectif Palestine élargi ». Composé d’associations, partis et syndicats, celui-ci se réunit encore aujourd’hui régulièrement et dispose pour sa propre communication d’une mailing-list où se mélangent quelque soixante-dix adresses électroniques personnelles et institutionnelles. Seulement, depuis un bon mois, flottements et incertitudes semblent germer, précipitant son éclatement. En actant son départ dès le 5 septembre, « la Nuée antifa » avait jeté un premier pavé dans la marre. Mais la fronde s’est accélérée, surtout avec le concours des centrales du « PCF » et de la « CGT » qui, à partir du 19 septembre, notifiaient leur volonté ferme de plier bagage. En cause, la présence et les propos d’un membre du collectif, aux relents antisémites, homophobes et négationnistes.
Si certain·e·s voulaient exclurent l’individu, d’autres semblent étonnamment avoir pris son parti. Le point d’orgue de cette histoire a été la réunion du 7 octobre 2024, qui devait régler le conflit. Après une heure de pourparlers, le couperet tombe : « Parti Communiste Français » (PCF), « Confédération Générale du Travail » (CGT), « Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples » (MRAP), « Parti de Gauche » (PG), « Génération·s » (G.s), « Mouvement pour la Paix », « À Gauche Citoyens » et « SUD/Solidaires » quittent la table. Une déclaration est écrite par la suite, qui édicte notamment : « […] face à de telles distorsions vis-à-vis des valeurs éthiques et politiques que nous portons dans la lutte pour les droits du peuple palestinien, nous décidons de suspendre notre participation […] ». « La France Insoumise » (LFI), pour sa part, ajourne séparément sa participation, exigeant une charte, appelée depuis des semaines. Au total, ce sont ainsi dix organisations qui ont annoncé leur retrait.
Lorsque la source est trouble, ce qui en sort l’est aussi
L’affaire avait commencé bien plus tôt, avec un débat lancé le 17 août 2024 sur la mailing-list qui regroupe les organisations et individus formant le « collectif Palestine ». L’un des principaux administrateurs, Norbert Nussbaum, trésorier de « SUD/Solidaires », figure du « Nouveau Parti Anticapitaliste – l’Anticapitaliste » (NPA-A) et membre fondateur du « Collectif de Vigilance Antifasciste de Besançon » (CVA-B), y diffuse un message, récapitulant les discours lus durant le cortège du jour. Une opération banale, jusqu’à que l’internaute renvoie à l’adresse « Investig’Action ». Une source relevée et dénoncée par Toufik-de-Planoise, répondant à l’ensemble de la mailing-list.
Si la référence peut sembler obscure pour le grand public, elle ne l’est visiblement pas en interne, puisque Gérard Mamet, ancien conseiller municipal d’Ornans et membre de « les Écologistes » (ex-EÉLV), aurait, selon plusieurs participant·e·s, au cours d’une réunion le 29 janvier, dépeint le site et son directeur Michel Collon comme « des sources controversées mais qui disaient plein de vérités ». Derrière l’euphémisme, cette plateforme est mise en cause pour ses relais complotistes, sa publication d’écrivain·e·s négationnistes, ou son soutien aux régimes d’El-Assad et de Kadhafi (*). Pour ces raisons, le « média » est rejeté du monde politique et syndical ; dont à Besançon, comme à travers les mises en garde répétées de l’historien encarté « SUD Éducation » Fabrice Riceputi.
Confronté donc à ces faits, N. Nussbaum assumait néanmoins : « […] au sujet du contenu du texte ? Il y a quelque chose à dire ? Si demain Marine Le Pen […] dit que le premier jour de la semaine c’est le lundi. Elle aura raison. […] ». Avant de persister, incluant la fiche « Wikipédia » de M. Collon et achevant : « […] Il m’arrive de citer Le Monde ou France Télévision qui ne sont pas des médias spécialement progressistes […] ». Même après de nouvelles précisions sur le parcours de l’intéressé ainsi que ses interviews dépeignant les massacres du 7 octobre en « […] résistance […] » et en « […] offensive […] brillante […] » (*), il n’y aura pas de mea culpa autre que « […] ce qui m’importait, c’est le contenu du texte […] ».
Alors que l’histoire aurait pu s’arrêter là, le lendemain, un certain Mustafa Çakici décide de prendre la défense de N. Nussbaum. En profitant de l’occasion pour livrer, comme réponse aux critiques de Toufik-de-Planoise, sa vision du « Hamas » et de ses œuvres : « […] Personnellement, concernant le 7 octobre […] je ne peux pas me prononcer au vu des éléments que nous avons en notre possession, la version, celle que tu soutiens [dénonçant ces faits et leurs auteurs, NDLR], est celle des sionistes […] ». Une répartie, qui ne provoquera pas de réaction au sein du collectif.
« Comment le lobby Juif contrôle la France »
Dans le panorama militant, le nom de M. Çakici évoque quelques souvenirs. En 2015-2016, il revendiquait avoir pris la tête d’un front destiné à entraver la solidarité qui s’exprimait en faveur du mouvement kurde. Rassemblements et conférences ont ainsi été ciblés par des partisan·e·s du président Erdoğan, dans ce qui fut vécu comme des « commandos » par les organisateurs de l’époque, dont le syndicat « SUD/Solidaires » (*). Le quarantenaire est également un prédicateur musulman, proche de Farida Belghoul et Hani Ramadan, dirigeant du « Millî Görüş » à Besançon, une congrégation localement épinglée en novembre 2021 (*) et octobre 2023 (*). Une position qui se double d’un poste au « CDCM du Doubs » (*), qu’il utilise comme signature dans la mailing-list du « collectif Palestine » sous l’intitulé « Secrétaire du Conseil du Culte Musulman Besançon ».
Son parcours continue sur « Facebook », où de nombreuses publications litigieuses ont été relevées. Article titré « comment le lobby Juif contrôle la France », LGBT+ qualifié·e·s de « pédophiles » et de « malades », partages de « Égalité et Réconciliation », mais aussi de « Jeune Nation » et de « l’Action Française » constituent quelques exemples de sorties publiques à partir de 2014. Une dynamique qui s’est poursuivie ces derniers mois, relayant la chaîne « TRT » (Établissement de Radio et Télévision de Turquie), s’ouvrant à diverses théories du complot sur le 7 octobre et le trafic israélien d’organes humains, ou essaimant les posts d’Ismaël Boudjekada (*). Le 15 janvier 2024 encore, accompagnant une vidéo, apparaît cette phrase, évocatrice : « des rituels sataniques dans le tunnel sous la synagogue, des prépuces à gogo – je suis choqué, écoutez ce qu’il déclare des cannibales ».
Ces informations seront largement portées à la connaissance de toutes et tous après l’intervention de M. Çakici, peu loquace par la suite sur ces éléments. Tout juste finira t-il par assurer, mi-septembre, sous un compte tiers, « [qu’il] [Toufik-de-Planoise, NDLR] a fouillé sur dix ans les réseaux sociaux puis déterré des publications en les présentant de manière totalement décontextualisée et diffamatoire ». Pourtant, bien avant cela, son passif et sa présence avaient déjà fait grincer quelques dents. En effet, lors du cortège du 9 décembre 2023, un activiste libertaire affirme avoir rappelé, oralement, à trois responsables, le cursus de ce « camarade ». D’après lui, Noëlle Ledeur, de « SUD/Solidaires », de « Solidarité Migrant·e·s/Réfugié·e·s » et du « CVA-B », Michel Boutonnet, de « SUD/Solidaires », du « Parti de Gauche » (PG), de la « Confédération Nationale du Logement » et du « CVA-B », ainsi que Nadine Castioni, de la « Fédération Syndicale Unitaire » (FSU), « d’Ensemble ! » et du « CVA-B », ne pouvaient ignorer la qualité de leur interlocuteur.
Sur le 7 octobre, des divergences admises
Malgré cette mise en garde, l’information semble être passée à la trappe, M. Çakici s’octroyant par ailleurs la gestion de la branche locale de « Boycott Désinvestissement Sanction » (BDS France) dès janvier 2024. Dans les heures qui suivirent les premiers échanges entre Toufik-de-Planoise, N. Nussbaum et M. Çakici, plusieurs responsables se manifestèrent alors, presque unanimes pour que Toufik-de-Planoise, qui avait lancé des alertes sur les propos tenus par des cadres du collectif Palestine et à l’origine de ces débats, soit rejeté. Henri Lombardi, de « Solidaires » et du « CVA-B », mais surtout N. Ledeur, menant la charge, cette dernière s’élevant, le 19 août, contre des « […] pratiques policières fascisantes […] » ayant pour « […] objectif de dézinguer le Collectif Palestine de Besançon […] », et exhortant à « […] tenir bon collectivement […] ».
À la suite des réunions qui suivirent, plusieurs délibérations ont été actées. Concernant le 26 août, Françoise Piaget, de « Palestine Amitié », synthétise, sans jamais mentionner les organisations qui ont pris part aux débats : « […] Un large tour de table fait apparaître que l’article […] lu publiquement lors d’un rassemblement du samedi a été apprécié […]. Le fait qu’il ait été extrait d’un site complotiste ne lui enlève pas sa véracité et sa force. […]. Il suffisait de signaler sans agressivité que le site qui avait publié ce texte était à prendre avec précaution du fait de son fondateur… […] » À propos du 7 octobre 2023, la même autrice évoque « […] des divergences […] » et argue que « […] ce n’est pas parce que l’on ne partage pas le point de vue de tel ou telle sur le 7 octobre que l’on peut s’autoriser des invectives via internet, d’autant plus que l’on ne vient pas en discuter de vive voix dans les réunions du Collectif […] ».
Comme le mentionne le compte-rendu de la séance du 9 septembre, le « collectif Palestine » valide aussi la mise à l’écart du journaliste Toufik-de-Planoise : « […] Il est conseillé de ne pas lui répondre du tac au tac, de le faire sans inonder toute la liste. Comme il n’est pas présent aux réunions, il n’y a aucune raison qu’il s’exprime sur cette liste, son souhait étant de briser le collectif […] ». Il sera tout de même enfin demandé des justifications à M. Çakici, après que ce dernier a eu à s’expliquer quant à ses sorties « […] antisémites, homophobes et négationnistes […] ». Il ressort qu’il « […] n’a pas renié ses propos et “botté en touche” […] » ; avec en conclusion, la poursuite du dialogue avant toute éventuelle décision sur son sort. Durant cette entrevue, il est cette fois stipulé que siégeaient les représentant·e·s « Solidaires », « FSU », « EÉLV », « PG », « NPA-A », « PCF », « LFI », « Génération·s », « À gauche citoyens », « MRAP », « Palestine Amitié », « Mouvement pour la Paix », « ACCMMA », « CoDéS 25 » et « BDS France ».
Ces discussions aboutiront, plus tard, à la demande d’exclusion de M. Çakici, puis à l’explosion progressive du collectif, mentionnée plus tôt.
L’arbre qui cache la forêt ?
Mais au-delà de M. Çakici, combien de cas analogues ? Khaled Ben M’Bareck, militant pro-Marzouki, très impliqué au « collectif Palestine », va aussi prendre part aux échanges de mails. Il se verra opposer ses propres déclarations, comme ses mots du 30 août, au cœur de la mailing-list, où il comparait le sort de Gaza à « […] la solution finale […] », jusqu’à ses divulgations sur « Facebook ». Photographie avec la rouelle ainsi commentée « […] nous portons l’étoile jaune avec laquelle les nazis ont promis aux Juifs de les anéantir, comme le fait aujourd’hui l’entité sioniste avec le peuple palestinien […] », promotion de Dieudonné et de Yahia Gouasmi, partage d’un dessin représentant une hyène coiffée d’une kippa aux couleurs israéliennes en train de dévorer un bébé… À ce listing, il se contentera de répondre en renvoyant son correspondant aux « sayanim ».
Cet ultime exemple démontre l’ancrage d’idées et de cercles équivoques, dont les illustrations pourraient encore se multiplier, avec les portraits de divers fréristes et conspirationnistes plus discrets. Mais ici déjà, les excès visibles ne seront jamais condamnés ou considérés par le « collectif Palestine ». Une politique de l’autruche, qui s’applique encore avec des orateurs attitrés jusque sur la voie publique. Comme le 8 juin place de la Révolution, lorsqu’un coutumier s’engage dans une ode applaudie : « […] Dieu sait que tous les politiques qui ont osé critiquer l’état d’Israël ont eu comme sort, le placard ! Roland Dumas, Jacques Médecin […] l’ex-maire de Nice […] il a parlé de cadeaux, à un de ses colistiers, qui était de confession juive. Il a fallu qu’il s’exile, il est mort hors de France, en Amérique latine […] ».
Une incantation de niche et révisionniste, entre les dérapages antisémites du premier (*) et les infamies lepénistes du second (*). Mais qui semble coller avec les lectures de certains prêcheurs, qui n’hésitent pas à faire la promotion d’intellectuels, comme le 18 mai dernier, avec Dimitri Korias, édité par « Kontre Kulture », la maison d’édition d’Alain Soral. Le tout à proximité de gradé·e·s du « collectif Palestine » dont régulièrement G. Mamet ou N. Nussbaum à la gestion du micro, sans qu’aucun·e ne s’offusque. Pas plus de réactions lors de différentes prises de parole complotistes, dont les plus anciennes datent du 17 février 2024, dans lesquelles se développent des théories allant, par exemple, du trafic d’organes à la prétendue allégeance d’Al-Sissi au Mossad.
Le 26 août, Françoise Piaget relatait pourtant : « Il est rappelé que lors des dizaines de manifestations que nous avons organisées à Besançon depuis octobre 2023, aucune prise de parole de l’un ou l’une d’entre nous n’a jamais été l’occasion d’exprimer des propos complotistes sur le 7 octobre, des allusions antisémites, des appels à combattre les juifs, une défense des actes dont le Hamas est accusé ». Chacun·e appréciera.
L’AFPS « scandalisée mais pas surprise »
Sur cet ensemble d’éléments, nous avons interrogé « l’Association France Palestine Solidarité » (AFPS de Besançon et de sa région 25, 39, 70). Depuis près de vingt-cinq ans, celle-ci mène un travail de fond à Besançon et en Franche-Comté. Les membres de son bureau, rencontré·e·s le 17 octobre, se disent « scandalisé·e·s mais pas surpris·e·s » (*). La trésorière-adjointe confie : « Nous connaissions les pratiques délétères du Collectif Palestine et nous avons été confronté·e·s à l’autoritarisme, le verrouillage, de certain·e·s. Il est d’ailleurs notable que les organisations de jeunesse aient fui, ne supportant plus le climat et les façons d’agir. Les mobilisations se sont effondrées, jusqu’à voir des cortèges faméliques, constitués essentiellement des membres du collectif, le grand public les ont désertées, de nombreuses personnes nous ayant dit ne plus vouloir y mettre les pieds ».
Le trésorier poursuit : « À partir de fin janvier [2024], nous avons constaté que le collectif Palestine était en pleine dérive. Ses meneurs permettaient que des propos ou discours inacceptables se tiennent lors des prises de parole, quand ce n’était pas au sein même de leurs réunions ». Le président précise : « Ces dérives continuent, risquant de porter un préjudice grave au mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. Nous avons alerté certaines organisations du collectif ; si le PCF et la CGT ont pris la mesure de la situation, ce n’est pas le cas de toutes, et nous déplorons une faillite à la fois politique et éthique. À l’AFPS, notre mobilisation est ferme concernant la défense des droits du peuple palestinien, mais ne souffre pas d’ambiguïté éthique. Depuis longtemps, nous combattons les errements tels que ceux que l’on a pu voir ces derniers mois ».
Bien des personnes mentionnées dans cet article sont également membres du « Collectif de Vigilance Antifasciste de Besançon » (CVA-B), où des précédents interrogent. Les départs s’y étaient succédé en 2023, les un·e·s actant des désaccords sur « […] le féminisme, la transidentité, le port du voile, le travail du sexe, l’antiracisme, l’âgisme et la lutte des classes […] », un autre, claquant la porte, à cause « […] d’ambiguïtés […] » liées au 7 octobre. Le 5 décembre 2023 aussi, N. Nussbaum se serait distingué : en réunion, un militant maintient s’être vu objecté, à un projet d’action contre l’antisémitisme, une qualification « d’idée communautariste » pour laquelle « il n’existe pas d’éléments démontrant la moindre montée de l’antisémitisme » et que « affirmer le contraire c’est reprendre la logorrhée pro-sioniste ».
Image d’illustration : cortège de tête de la manifestation du 6 janvier 2024, où apparaît une grande banderole « Collectif Palestine Besançon » – archives TdP.
Nadwo et Toufik-de-Planoise
Boîte noire
Norbert Nussbaum, Gérard Mamet, Noëlle Ledeur, Mustafa Çakici, Michel Boutonnet, Nadine Castioni et Khaled Ben M’Bareck, avec, en copies, le « NPA-l’Anticapitaliste », « Europe-Écologie/les Verts », « SUD/Solidaires », le « Parti de Gauche », la « Fédération Syndicale Unitaire », ainsi que l’association « Palestine-Amitié » et le « Collectif de Vigilance Antifasciste de Besançon », on été sollicité·e·s, par courrier électronique, les mercredi 9 et mardi 15 octobre ; Une ultime relance a été effectuée, le mardi 15 octobre, cette fois par texto, sur les lignes personnelles de Norbert Nussbaum, Noëlle Ledeur, Mustafa Çakici, Michel Boutonnet, Nadine Castioni et Khaled Ben M’Bareck. Malgré nos demandes claires, des délais confortables et une réelle insistance, personne ne s’exprimera sur le fond quant à ces éléments graves, actant un refus de réponse ou préférant pour la plupart un silence total.
Le vendredi 18 octobre, seuls quatre retours ont été relevés. Norbert Nussbaum décline notre invitation et dénonce un « […] “questionnaire” [qui] s’apparente d’avantage à un interrogatoire de police […] d’autant que certains faits ou propos supposés remontent à 10 mois […] », préférant se dédier au « […] nécessaire soutien […] des peuples palestinien et libanais […] ». Nadine Castioni assume « […] ne répondre rien à une pseudo enquête […] à charge sur ma personne […] », quand la FSU du Doubs, via ses co-secrétaires Karine Laurent, Bénédicte Ponçot et Christian Viéron-Lepoutre, s’élève contre « […] un réquisitoire à charge […] dans un style d’interrogatoire policier […] » en affirmant s’être « […] positionnée en condamnant sans ambiguïté le racisme et l’antisémitisme […] ». Khaled Ben M’Bareck, enfin, demandera, entre autres : « […] S’agit-il d’une commande ? Si oui, qui est le donneur d’ordre ? selon quel cahier des charges ? […] ».
Mise à jour du 26 octobre 2024 à 17h30. Par un courrier électronique reçu hier vendredi 25 octobre à 21h15, le « Nouveau Parti Anticapitaliste – l’Anticapitaliste » (NPA-A) de Besançon nous fait part de sa réaction ici reproduite en intégralité : « Besançon, le 22 octobre 2024. Le comité Bisontin du NPA-A fait part de sa stupeur à la lecture de l’article du Chn’i paru le 22/10/2024. Pour nous, ce texte participe à entretenir une confusion autour de l’antisémitisme de la part de l’un de nos camarades. Au-delà de cette accusation personnelle grave, c’est tout le NPA-A qui est visé, et cela, nous ne pouvons pas l’accepter. De la même manière, le NPA-A ne peut accepter la confusion entre antisémitisme et antisionisme qui a été mise en évidence ces dernières semaines au sein du collectif Palestine élargi. En effet, nous regrettons la manière dont les accusations d’antisémitisme portées à l’encontre d’un de ses membres ont été gérées. C’est dans ce sens que lors de notre réunion du 9 octobre, le NPA-A avait pris la décision de se retirer de ce cadre, en l’absence de réelle prise en compte de ces problématiques ».