« Bientôt », très probablement pas. Ce qui ne veut pas dire que l’idée n’est pas légitime ni faisable, bien au contraire. C’est en tout cas l’avis de Patrick Le Moal, invité ce vendredi soir au Kursaal de Besançon, à l’initiative d’ « AC ! » (Agir contre le Chômage), afin d’animer une conférence sur les tenants et les aboutissants de la chose. Au cours de son exposé fouillé, agrémenté de nombreux slides Powerpoint, il a développé trois axes « d’urgence » : écologique, la voiture individuelle représentant 50% de la pollution due aux transports, sanitaire, les particules fines dans l’air étant à l’origine de plusieurs dizaines de milliers de décès prématurés rien qu’en France, et sociale, afin de permettre aux populations les plus précaires ou aux personnes âgées d’accéder à la mobilité, tant pour le travail que pour les loisirs.
Prenant exemple sur six agglomérations qui ont déjà sauté le pas (Calais, Châteauroux, Douai, Dunkerque, Montpellier et Niort), le conférencier militant a égrené les arguments en faveur de la gratuité, non sans répondre aux limites légitimes formulées sous forme de questions par divers·es intervenant·es, occasionnant d’ailleurs quelques tensions dans la salle d’environ soixante personnes. Si le plan semble souhaitable – voire nécessaire –, Patrick Le Moal n’en a cependant pas oublié la prudence, arguant que chaque ville a ses besoins spécifiques et que ceux-ci doivent être testés, analysés, puis ajustés ; la question du financement a aussi été largement débattue. Reste que ce processus est tout de même pressenti pour prendre plusieurs années, entre l’inertie des pouvoirs publics, le modelage des contours du projet et ses réglages fins. Patience, donc.
Image d’illustration : la salle Ory du Kursaal de Besançon, face aux organisateurices, à Patrick Le Moal et à sa présentation
