Cinq cents chamois, c’est le nombre de prélèvements prévus pour 2024-2025. À comprendre, l’élimination de près de la moitié de cette population locale en douze mois. Laquelle compte au total environ 1 140 têtes, un chiffre déjà en constante diminution ces dernières années. L’annonce avait suscité un large écho, plusieurs médias alternatifs et nationaux relayant la controverse, animée par les associations environnementales et animalistes, vent debout depuis début novembre contre ce « massacre ». La plupart étaient réunies aujourd’hui devant la préfecture du Doubs, brassant soixante-dix participant·e·s au plus fort de l’évènement selon nos estimations. L’occasion de « faire entendre un contre-discours » pour Corinne Legras de « Humanimo », mais aussi d’adresser aux autorités une pétition soutenue par quelque 50 000 signataires.
Autre acteur incontournable, « l’Association de Protection des Animaux Sauvage » (ASPAS) était représentée par Alain Prêtre. Il dénonce une « République des Lobbies, où corporations de chasse, syndicats agro-industriels et pouvoirs publics abattent la biodiversité de notre région ». Pour celui qui se remémore la réintroduction du caprin sur le plateau de Maîche au cours des années 1970, « cette mesure ne s’appuie sur aucune nécessité objective et ne sert en réalité qu’à contenter les velléités de quelques sanguinaires. Les arguments faisant état d’une démographie incontrôlable et de dégâts aux pâtures et forêts, c’est une farce » estime t-il. Le photographe va jusqu’à alléguer « une logique visant à affamer le lynx par ricochet afin qu’il s’attaque au bétail, légitimant ainsi une campagne de régulation comme cela s’est opéré pour le loup ».
Illustration d’en-tête : Aperçu du rassemblement, où de multiples participant·e·s brandissaient une pancarte explicite reprenant la tête d’un chamois ciblée par le viseur d’une arme à feu le tout sur fond d’ambiance sanglante. Certaines reprenaient également des slogans, en particulier « stop au massacre du vivant ».