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Dans le quartier de Planoise à Besançon, les fêtes de fin d’année sont aussi l’occasion de célébrations populaires. Une réalité palpable par ses habitant·e·s durant tout le mois de décembre, à travers des évènements (comme le festival « villages du monde ») ou des actions de solidarité (goûter de la CGT le 15, Noël des gens du voyage le 21, distribution de cadeaux du club de foot « SC Planoise » le 23, soupe de l’association « Planoise Valley » le 26…). Mais aussi dans l’environnement du quotidien, par la mise en place de décors et d’illuminations, notamment sous l’égide de la municipalité et des administré·e·s. Loin des clichés univoques sur la cité, « le Ch’ni » se laisse exceptionnellement emporté par cette période de féérie.

Au détour d’un rond-point, une clameur animale
Comme toujours, la ville de Besançon a d’abord pu compter sur le concours de ses paysagistes et professionnel·le·s. Un soin particulier a ainsi été apporté à deux sites, le giratoire « de Vigny » sur l’axe Planoise-Châteaufarine et « Allende » au cœur du secteur Cassin. Dans le fracas de la roche et de la végétation d’hiver, on aperçoit diverses espèces endémiques de la région : Une statue de loup hurlant sur une souche d’arbre, solitaire dans le premier cas, avec la figuration de deux autres canidés et de deux lynx, quant au second. Une belle réalisation, qui honore la faune locale et éveillera à coup sur l’imaginaire des petit·e·s et grand·e·s. Même si, léger bémol, biches, renards et sangliers, qui composent les forêts adjacentes, auraient pu, aussi, être présent·e·s.

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Sculpture en bois d’un loup hurlant, juché sur une souche d’arbre, entourée de verdure, au giratoire de Vigny.

Le couronnement des réverbères
Côté voirie on retrouve les incontournables « décorations pour candélabres », à comprendre les luminaires fixés le plus souvent aux lampadaires, reprenant étoiles, flocons et autres lignes. Le tout sans omettre les nécessités écologiques, entre des ampoules à LED à consommation limitée et une extinction des feux à partir de minuit. Mais pas d’excentricité cette année, tant sur les formes simples et répétitives que les implantations surtout visibles aux principales artères. Par rapport à un panorama réalisé en 2011, un manque de diversité fait donc jour. Mais de quoi bien égayer les rues avec l’obscurité naissante dès 17h00, de la très commerçante place Cassin aux allées du pâté Franche-Comté, encore marqué par les stigmates des démolitions en cours et à venir.

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Détail de luminaires, bleus et jaunes, sur les lampadaires, place René Cassin.

Sur les balcons, une coutume tenace mais qui se raréfie
L’ensemble est complété par la population, qui accroche encore parfois guirlandes et ornements aux fenêtres. Une tradition qui, comme partout, disparaît avec le temps, sécularisation, individualisme et coûts de l’énergie limitant désormais la pratique à une poignée d’irréductibles. Ainsi, à quelques exceptions près, ces démonstrations se réduisent à des initiatives assez isolées s’étalant au mieux sur une à deux balustrades d’un immeuble. Mais certain·e·s entendent bien maintenir la flamme, comme les riverain·e·s d’un bloc de la rue des Flandres Dunkerque 1940 ; par un regard distrait depuis la rue de Dole ou en tant que passager·e d’un bus de la ligne quatre direction Orchamps, apparaît chaque soir le spectacle d’une façade qui scintille en communion.

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Décoration d’un balcon, secteur Franche-Comté. On y voit une étoile en LED, une licorne allumée, un personnage souriant à la fenêtre et un sapin illuminé en arrière-plan, le tout entouré de nombreuses guirlandes en étoile

Illustration d’en-tête : Décoration d’un balcon, secteur Franche-Comté.

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