Ce samedi de 11h00 à 15h00 place du Huit-Septembre, l’association « L214 » organisait une chasse au trésor gourmande dans le centre-ville de Besançon. Si cet évènement s’inscrit dans une cinquième édition nationale, c’était une première dans la capitale comtoise. L’occasion d’initier le grand public à la gastronomie antispéciste, c’est-à-dire tendre à l’adoption d’une nourriture n’ayant entraîné l’exploitation et la souffrance d’aucun animal. Le défi « Vegenuary » permet ainsi à tout néophyte de faire évoluer sa consommation vers le véganisme, en bénéficiant de recettes et astuces pratiques pour l’y aider. Mais aussi d’un carnet d’adresses locales où faire ses emplettes, dont l’offre est exclusivement ou préférentiellement sur cet axe. On y retrouve, par exemple, « Veggie’s corner », « l’Interstice », « la Carotte cannibale », « Naturalia », ou encore le réseau « Biocoop ».
Afin de bénéficier d’un panier offert par ces partenaires, les participant·e·s étaient ainsi invité·e·s à identifier trois produits répondant à ces critères éthiques. À venir récupérer au stand installé pour l’occasion, qui proposait également une dégustation de petits plats concoctés par les militant·e·s. Nombre de passant·e·s se se sont laissé·e·s séduire par cette intronisation, à l’image de Fred et sa fille de dix ans. « Le jeu s’est mêlé à la réflexion, c’était donc une bonne approche pour des gens un peu paumés comme nous. À la base, on n’est pas vraiment rodé à ce sujet. Mais ça nous permet de découvrir, nous questionner, défaire certains clichés. Facilité d’accès et plaisir de la table restaient mes principales réserves à vrai dire, mais visiblement ces entraves ne semblent pas si fondées que ça. Peut-être l’amorce d’un changement, en tout cas ce n’est plus exclu » indique le père de famille.
Au total aujourd’hui, une centaine de personnes auraient été sensibilisées à la cause. « Il n’a jamais existé autant de possibilités, traditionnelles ou innovantes, pour végétaliser notre alimentation. Que ce soit le respect du vivant, l’environnement, la santé, une transition s’impose dans la société civile, chez les commerçant·e·s comme auprès des institutions » précise Étienne Menard, porte-parole. Une autre activiste considère que les avancées en la matière sont certes notables, mais encore insuffisantes. « Ce qu’on mange, c’est déjà de la politique. Notre travail, c’est d’aller toucher les citoyen·ne·s pour que les choses bougent. L’élevage représente à lui seul au moins 14,5 % des gaz à effet de serre, il y a urgence à revoir nos pratiques. Le but n’est pas de s’opposer aux agriculteurs et agricultrices, mais de trouver avec elleux les moyens d’une alternative d’intérêt commun » défend-elle.
Le 8 janvier dernier à la maison du peuple, le collectif pour une « sécurité sociale de l’alimentation » s’est retrouvé afin d’échanger quant au doctorat de Lucie Dubois « reprendre en main le système alimentaire, de l’expérimentation citoyenne à l’émergence de bassins alimentaires ? » Aussi, l’association de défense des vals de Sobant et de la Sonoche vient d’annoncer la tenue d’une conférence « impact des pollutions environnementales sur la qualité de nos aliments », avec pour invité le professeur émérite à l’université de Franche-Comté Pierre-Marie Badot (28 janvier 2025 à 18h30, maison pour tous et toutes de Velesmes-Essarts). Deux dates qui illustrent un réel intérêt sur cette thématique à Besançon et sa région, engageant le débat en abordant notamment la question de la souveraineté, des circuits courts et de la qualité.
Illustration d’en-tête : Les militant·e·s de l’association « L214 », le samedi 11 janvier 2025 à Besançon. Afin de sensibiliser le grand public au véganisme, des dégustations étaient proposées aux passant·e·s.