Réunions publiques, campagnes de collages, villages associatifs… Depuis plusieurs semaines, la contestation nationale « contre Bolloré et son monde » a bien pris racine sur Besançon. Alors qu’un collectif est en cours de constitution, un rassemblement est également prévu demain samedi 1er février à 15h00 place du Huit-Septembre 1944. Activistes, syndicalistes et citoyen·ne·s reprochent au multi-milliardaire son emprise toujours plus tentaculaire dans la société et ses tentations ultranationalistes marquées. Les actions plus ciblées ne sont pas en reste, deux entreprises liées au magnat breton ayant été identifiées dans la région. En début de semaine, l’une d’elles a été l’objet d’une opération militante, que « le Ch’ni » a observée.
Mardi minuit, dans le nord de Besançon. Ielles sont une dizaine présent·e·s, malgré les obligations professionnelles ou familiales du lendemain matin. Principalement des jeunes actifs/actives de 18-30 ans mais pas que, dont les motivations écologistes, anticapitalistes et antifascistes ne sont pas un tabou, loin de là. Revêtu·e·s d’une combinaison blanche et muni·e·s de leur matériel, ielles se sont retrouvé·e·s aux abords du bois de Chailluz pour gagner ensemble le site de « Easier ». La marque est directement détenue par le groupe Bolloré, « couvrant divers marchés tels que la verbalisation électronique, la traçabilité des marchandises dans la supply chain, les infrastructures de recharge, les équipements en libre-service et les solutions de contrôle d’accès piétons et véhicules ».
Arrivé·e·s sur place, la tension monte. La circulation est rare, le voisinage tranquille. En quelques minutes, tout le monde confirme le plan envisagé. Profitant de l’espace laissé entre le bitume et une barrière mal-ajustée, la petite troupe s’engouffre alors avec échelle, banderoles, pinceaux… Par un simple morceau d’adhésif, une caméra est vite rendue aveugle. En dix minutes chrono, tout doit être bouclé : Pendant que les un·e·s placardent sur une façade le message « contrôle connecté fascisme généralisé – Easier Bolloré facilite la surveillance généralisée », les autres affichent un large étendard « Bolloré – danger » le temps d’une photo. La soirée s’achèvera par un cliché-souvenir, où sept participant·e·s posent avec masques, fumigènes et pancartes « [fuck] Bolloré ».
« Nous avons pu œuvrer à notre guise, c’est d’autant plus gênant pour une référence de la sécurité ! Mais nous n’étions pas dans le coup de force, le but reste d’interpeler les directions et salarié·e·s concerné·e·s afin qu’ielles prennent conscience de leur implication dans cette machine. Mais aussi le grand public, car ici, tout le monde ignore qu’il existe une implantation de la firme Bolloré et plus encore à quoi elle est destinée. Nous voulons donc alerter la population sur cette question, alors que la concentration économique et la nuisance politique de son propriétaire est chaque jour plus conséquente » explique notamment un protagoniste. Sollicitée ce mercredi par nos soins, la boîte n’a pas réagi à nos demandes concernant cette intercession inédite et les revendications qui en découlent.
Illustration d’en-tête : sept participant·e·s posent avec masques, fumigènes et pancartes « [fuck] Bolloré ».