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Ielles étaient environ cent cinquante cette après-midi place de la Révolution, s’élevant contre les atrocités de la guerre du Kivu qui fait rage depuis trois décennies en République Démocratique du Congo. Une initiative lancée par Michel Yembo-Djema et « Halte-Discriminations », rapidement rejointe par les quelques associations de la diaspora comtoise. Pancartes, discours, concerts, invitaient la population à ne pas oublier ce conflit qui a déjà fait plus de dix millions de mort·e·s, six million de déplacé·e·s et près de deux millions de victimes de violences sexuelles.

Altercations historiques puisant dans le génocide des Tutsis au Rwanda, tensions ethnopolitiques, convoitise de ressources naturelles, expliquent, en partie, les origines de ce théâtre complexe et multiple. Ces dernières semaines toutefois, affrontements et offensives se sont aggravées. Au centre des prises de parole, l’allocution d’Anne Vignot, Maire de Besançon, exhortait justement à considérer la situation au même titre que d’autres causes emblématiques : « On ne peut pas rester insensibles à ce qu’il se passe, toutes et tous, affichons notre solidarité et parlons-en ».

Côté chiffres, la fréquentation a été toutefois modeste. « La communication était assez limitée, aussi il aurait peut-être été préférable de choisir le mot apartisan plutôt que apolitique dans l’appel. Les organisations militantes étaient ainsi totalement absentes, c’est quand même un manque. Entre se laisser bouffer par les appareils et exclure toute synergie commune, un entre-deux était sans doute possible. Quand on dénonce une réalité géopolitique et humanitaire en convoquant le droit international, se retrouver aurait été souhaitable » regrette une figure sociale-démocrate.

À l’exception d’élu·e·s et notables surtout issu·e·s des rangs de la majorité municipale, les engagé·e·s se faisaient en effet assez rares. Mais pour un trotskiste non-encarté, ce manque de convergence a surtout d’autres raisons moins louables : « Si les médias et l’opinion marquent leur désintérêt, c’est aussi parce qu’il s’agit d’un pays d’Afrique dont tout le monde se fout. J’ai été de toutes les manif pour l’Ukraine et la Palestine, on y aperçoit toujours les mêmes qui disparaissent systématiquement à ce genre d’occasion… En fonction du territoire visé, l’indignation est à géométrie variable ! »


Illustration d’en-tête : Allocution d’Anne Vignot, durant la mobilisation.

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