Le samedi 8 mars à Arbois, une conférence était organisée par l’association « Libres et Pensez » du Jura, sur le thème « police partout, justice nulle part ? ». Elle était animée par deux intervenant·e·s : Anne-Sophie Simpere, autrice d’un livre du même titre édité en 2023 et Frédéric Vuillaume, syndicaliste engagé depuis plus de trente ans dans la défense des droits des travailleur.euse·s et depuis six au sein du mouvement des gilets jaunes.
Anne-Sophie Simpere, juriste passé par « Amnesty International », a pu développer une information précise sur les processus institutionnels engagés lorsque les victimes et leurs familles dénoncent des violences policières. De la plainte aux éventuelles audiences, son intervention a retracé la course d’obstacles parcourue par les militant·e·s syndicalistes, écologistes ou gilets jaunes ayant subi cette violence institutionnelle.
Les enquêtes, souvent bâclées, s’entremêlent de freins divers et variés à la mise à jour des faits réels et à l’aboutissement de procès véritablement équitables. De la culpabilisation à la discrimination des victimes, en passant des conflits d’intérêts et des contre-accusations, le dysfonctionnement des institutions aboutit malheureusement le plus souvent à des non-lieux et parfois même à la poursuite et à la condamnation des plaignant·e·s.
Frédéric Vuillaume a complété cette analyse par la description détaillée de toutes les atteintes qu’il a lui-même subies durant les dix dernières années, et plus particulièrement à partir de 2018 : gilets jaunes, réformes des retraites, loi sécurité globale. Gazages, tabassages, arrestations abusives, neuf gardes à vue avec 166h de privation de liberté… Avec, dans toutes les procédures achevées, in fine, le bénéfice de relaxes totales dans toutes ses affaires.
D’autres moyens de pression ont été utilisés, comme l’émission de vingt-et-une amendes, parfois par vidéo verbalisation, des pressions sur sa famille, une perquisition avec la confiscation de son matériel électronique (ordinateur et téléphone) qui ne lui a d’ailleurs jamais été rendu six ans après, des contrôles judiciaires significatifs… La conférence a réuni une quarantaine de personnes, se terminant sur des échanges et un pot de l’amitié.
Illustration d’en-tête : Anne-Sophie Simpere (à gauche) et Frédéric Vuillaume (à droite), lors de la conférence.