Vendredi 28 mars au café-associatif « Miroir du Monde », le réseau « Récidev » organisait une conférence avec le journaliste et écrivain Farid Alilat. Officiant auprès de divers journaux, dont « Jeune Afrique » depuis 2004, il est aussi l’auteur d’ouvrages sur les répressions du Printemps noir, le président Abdelaziz Bouteflika ou le chanteur Idir. Il s’est dernièrement intéressé à l’assassinat de Krim Belkacem, figure emblématique des luttes d’autodétermination, à qui il consacre sa dernière publication (« Un crime d’État », 2025, 217 pages). L’occasion de se plonger dans le parcours d’un homme, mais aussi de reprendre les travers d’une époque complexe et tourmentée.

C’est d’abord ce panorama qui a été posé à la trentaine de participant-e-s présent-e-s, lequel-le-s étaient invité-e-s à replacer une dizaine de dates majeures de l’histoire algérienne sur une frise chronologique. Conquête française, guerre d’indépendance, mandat d’Ahmed Ben Bella, autant de marqueurs qui ont permis de mieux apprécier le périple de Krim Belkacem. Engagé dans le maquis algérien dès 1947, fondateur du « FLN » en 1954, membre du « GPRA » puis signataire des « accords d’Évian » en 1962, le jeune kabyle est ensuite devenu un opposant farouche au nouveau pouvoir, surtout après le coup d’état de 1965 incarné par le colonel Houari Boumédiène.

Menacé, condamné à mort, puis contraint à l’exil, il se réfugie au Maroc voisin, où il tente d’animer la résistance. Mais le 18 octobre 1970 à Francfort, on le retrouve étranglé dans une chambre d’hôtel. « Une exécution dont, encore aujourd’hui, l’ombre est totale, tant sur les protagonistes concrets que les commanditaires. Officiellement, rien ne transparaît de cette date ! » rappelle Farid Alilat. À travers la famille et les proches de Belkacem, les témoignages recueillis, ainsi que le dossier de la police allemande, le chroniqueur a ainsi tenté de dénouer un fil épineux. Une trame exposée hier dans un temps d’échange riche, clôturé par la vente-dédicace de son enquête inédite.

Le journaliste et écrivain algérien Farid Alilat (au centre) et le référent « RéCiDev » Smail Adherbal (à sa gauche) présentent le livre « Un crime d’État ».


Illustration d’en-tête : Aperçu de la conférence, lors de la restitution de la frise chronologique.

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