Leur parole est rare, d’autant plus dans ce registre. Mais pour le « mouvement associatif » de Bourgogne/Franche-Comté, structure représentative des associations de la région, « aujourd’hui, ça ne tient plus ». À travers un communiqué et une conférence de presse, ses responsables ont souhaité alerter quant aux équilibres budgétaires de plus en plus fragiles. « Sur notre territoire, ce sont 62 500 associations, animées par 570 000 bénévoles et soutenues par 76 120 emplois, qui doivent faire face aux coupes sectorielles prévues dans le budget de l’État, à la diminution des budgets des collectivités territoriales et au décalage du versement des subventions généré par l’instabilité politique. Moins de moyens, c’est moins d’actions culturelles, sociales, éducatives, environnementales. Les associations doivent alors réduire leurs missions, au détriment des bénéficiaires ».

Une situation d’autant plus lourde que les difficultés s’avèrent anciennes. « Depuis quelques années, le contexte est déjà rude, il faut faire face aux augmentations de charges, à la diminution des financements, à la transformation des financements incluant le recours désormais significatif à la commande publique, qui précarise les associations, appauvrit la relation partenariale et renforce les logiques de concurrence ». Un appel est ainsi lancé aux pouvoirs publics, engageant à des financements pluriannuels et sécurisés pour permettre aux associations de planifier et pérenniser leurs actions, à une simplification administrative afin d’alléger les contraintes et faciliter l’accès aux subventions, ou encore à un dialogue renforcé avec les collectivités pour construire des politiques publiques durables et adaptées aux réalités du terrain.

« Le monde associatif ne peut plus être la variable d’ajustement ni la victime des dégâts collatéraux des politiques publiques. C’est la préservation de notre modèle social et de notre démocratie qui est en jeu. Les associations encouragent les dynamiques économiques et sociales, renforcer leur financement est une urgence démocratique pour garantir l’attractivité et la vitalité de nos territoires » est-il encore stipulé. Les chiffres donnés sont ainsi éloquents, par exemple : la moitié des associations reconnaît rencontrer des problèmes de trésorerie, les trois-quarts que le montant de leurs fonds propres est fragile ou nul, 40 % sont impactées par les dernières mesures (gel du pass culture, réduction aide à l’emploi, coupe de subvention…), 38 % diminuent leurs activités, 16 % ne remplaceront pas un·e salarié·e pour réduire les charges sociales…


Illustration d’en-tête : Atelier de décoration de cup cake, lors d’une « fête du jeu et de la parentalité » organisée par l’association « Marmita » – .baú/CC BY-NC 2.0.

À lire aussi