Ce week-end à la Malcombe, l’association « Solidarité Migrant·e·s Réfugié·e·s » (SolMiRé) organisait sa fête annuelle. L’occasion d’un moment revendicatif et festif, visant à se retrouver, échanger et soutenir la défense des droits des personnes exilé·e·s, en particulier « mineur·e·s non accompagné·e·s » (MNA). Depuis huit ans, les bénévoles, relais et concerné·e·s elleux-mêmes s’activent à Besançon et sa région. Entre « le bol d’Air » et « le squat Tarragnoz », c’est surtout un travail du quotidien qui est nécessaire afin de garantir une prise en charge, une aide alimentaire et matérielle ainsi qu’un suivi des dossiers administratifs et judiciaires toujours plus lourds.

« Retrouver des gosses à la rue, c’était juste inenvisageable il y a encore quelques années. Depuis, les politiques se sont durcies, les moyens ont drastiquement baissé, les institutions et tribunaux rivalisent de sévérité. Aujourd’hui, c’est donc la norme » résume Odeline, membre du réseau depuis ses débuts. Plus habitué·e·s à se retrouver sur le pavé tant les combats sont multiples, les adhérent·e·s savourent d’autant plus cette parenthèse. Jeux, goûters, spectacles, chorales, repas végétariens s’enchaînant, avec, au cœur, quand même, une table-ronde destinée à exprimer le récit de ces jeunes anonymes, le plus souvent arrivé·e·s dans un dénuement et un ostracisme total.

Devant une centaine de spectateurs/spectatrices, Éric, Raphaël et Shérif ont pu ainsi ainsi expliciter leurs parcours, leurs galères, leurs doutes… Pour les intervenant·e·s, la réalité d’un virage répressif est évidente. « Au-delà de la bataille avec le département et le rectorat, la problématique policière est devenu récurrente. Les contrôles s’accentuent, avec le risque de suites parfois graves comme la mise en centre de rétention » nous a-t-on ainsi expliqué en tribune. Hébergement, éducation, santé, autant de volets sur lesquels SolMiRé tente d’agir, dans l’absence voire l’opposition croissante des pouvoirs publics. Via une cagnotte en ligne, il est encore possible de contribuer à ses actions.

 

Illustration d’en-tête : Plusieurs manifestant·e·s arborant des pancartes explicites, lors de la marche contre le projet de loi « Darmanin » le 14 janvier 2024 à Besançon.

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