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Ielles étaient environ deux cents à Besançon, dans le cadre d’un appel national visant à dénoncer « l’offensive contre le droit des personnes trans. » Un chiffre honorable et en constante hausse, alors que les dates dédiées à cette cause se multiplient. Aujourd’hui, Intransigeance, Nouvel Esprit, le Groupe d’Action Féministe, avec plusieurs relais locaux, souhaitaient surtout alerter sur l’aggravation des problématiques rencontrées par les intéressé·es et leurs proches ; en particulier sur le plan législatif, avec une proposition de loi initiée par « les Républicains. »

 

« Une alliance de haine anti-trans »

Cercles conservateurs, plateaux télés, maisons d’éditions… la transidentité monopolise désormais l’attention des plus réactionnaires, à mesure de la visibilité grandissante de celles et ceux qui la portent. Si les milieux alternatifs, longtemps absents, méprisants, ou hostiles, s’ouvrent petit à petit à ces questions, droite et extrême-droite se coalisent afin de juguler toutes revendications en la matière. Au point de vouloir légiférer sur la question, dans le sillage de « l’alt-right » états-unienne. « Une alliance de haine anti-trans’ », résume un interlocuteur particulièrement inquiet du climat.

Maurice rappelle quant à lui le parcours qu’il faut subir, souvent encore la norme : « pressions familiales, galères médicales, problèmes administratifs… c’est encore notre quotidien ! Il y a aussi et surtout le regard de la société, parfois extrêmement pesant. Les agressions ne sont pas rares, un ami et moi avons par exemple été tabassés par des néonazis l’été dernier pour ce que nous sommes ; au niveau de l’enquête judiciaire il n’y a absolument rien, alors que les auteurs sont identifiés. » Une analyse partagée, jusqu’à la maire Anne Vignot également là pour témoigner de sa solidarité.

Quelques allié·es encombrant·es

Rapidement néanmoins, plusieurs structures organisatrices ont soulevé d’importantes réserves quant au déroulement. « On trouve effectivement dommage que certain·es d’entre nous se prêtent solitairement au jeu douteux de certains médias dominants, en particulier un qui oscille entre mépris et mégenrages depuis des années… et dont encore aujourd’hui, le photographe a refusé de flouter les photos malgré les demandes. Ce n’est pas par ce que cette presse s’essaie depuis peu au pinkwashing, qu’on oublie toutes les ignominies qu’ielles ont et qu’ielles continuent à faire. »

Autre point de débat, la prise de parole opérée par deux membres de SUD/Solidaires et du NPA-l’Anticapitaliste. « Nous avions laissé le micro ouvert, pour que partis et syndicats puissent s’exprimer. Évidemment on s’est retrouvé avec le même casting de non-concerné·es, obligé·es de les laisser faire leur tapage pour ne pas flinguer l’événement. Tout ça pour dire qu’on pouvait compter sur leur soutien, alors que depuis six mois au sein d’un collectif prétendument antifasciste nos camarades ont essuyé les propos et attitudes problématiques au point de claquer la porte. »

Localement, des tensions aussi palpables

Au coeur des discussions ces dernières semaines, le pamphlet « Transmania » signé par deux militantes d’extrême-droite. Un condensé de récits fantasmagoriques reprenant les pires stéréotypes, faisant l’objet de procédures judiciaires pour son caractère fallacieux, stigmatisant et haineux. Dans la capitale comtoise selon nos recoupements, seule la librairie « l’Intranquille » vendait physiquement l’ouvrage. Une singularité qui a valu à l’enseigne d’être encensée par une porte-parole du groupuscule identitaire « Némésis », appelant à la soutenir sur Instagram.

La publicité fut peu appréciée par les intéressés, le gérant ayant fait part de sa consternation en lui apprenant l’information. « Les vingt-cinq libraires que nous employons n’ont aucune consigne politique, je leur demande de maintenir une offre aussi neutre et œcuménique que possible. Mais le mouvement Némésis est ce que j’exècre le plus au monde, d’ailleurs vous ne trouverez jamais de publication sur nos réseaux, de vitrine ou de table thématique tournée vers les sujets nauséabonds de l’extrême-droite. Le livre n’est désormais plus en vente, cette affaire est derrière nous. »

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