Le taux d’enseignes closes et le nombre de participant·e·s au cortège du matin en témoignent, la profession fait face à son plus important malaise depuis 2014. Comme dans le reste de la France, les pharmacien·ne·s de Franche-Comté étaient massivement en grève et en manifestation ce jeudi 30 mai. À Besançon, ielles étaient environ quatre cents à battre le pavé, dans un défilé inhabituel de blouses blanches. Patron·ne·s, préparat·eur·rice·s, étudiant·e·s, souhaitaient ainsi alerter habitant·e·s et autorités sur leur situation, leur avenir et les conséquences sur les citoyen·ne·s.
« Je suis là pour défendre les petites enseignes, de centre-ville et de ruralité. La question posée est celle de la société que nous voulons, est-ce que la santé doit devenir une activité où le marché règne en maître ? Revalorisation des honoraires, remise à plat de la formation, réponses aux pénuries, souveraineté de la production, encadrement de la vente par internet, lutte contre la désertification, considération du vieillissement des populations et des pathologies lourdes… C’est de tout cela, dont il s’agit » indique Rodolphe Pourtier, vice-président du syndicat Pharmaceutique.
« Notre quotidien c’est la bagarre constante, entre certains prix qui baissent, un recrutement devenu difficile, ainsi que des ruptures d’approvisionnement. En attendant ce sont les patient·e·s qui trinquent, ce n’est pas en libéralisant deux cachets sur le web que ça va soulager la mamie du village où il n’y aura plus rien. Notre secteur réclame des États-Généraux depuis trois ans, afin de repenser la filière en terme d’attractivité et d’innovation » abonde une autre professionnelle, venue du Haut-Doubs. Une analyse qui sera évoquée en Préfecture, où une délégation a été reçue.