Après une première action menée le 12 avril dernier, la crise se poursuit au sein du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie et du musée du Temps. Ielles étaient ainsi une petite trentaine réuni·e·s ce matin entre onze heures et midi, à l’occasion d’un piquet de grève place de la Révolution. Personnel et syndicats dénoncent une situation toujours problématique en particulier avec la directrice des établissements, mais surtout le manque de réponses concrètes apportées par la Municipalité depuis que cette affaire a éclaté. À travers une banderole et des pancartes, les mots sont en effet explicites : « bien-être au travail, une priorité de la ville ? » ; « de la souffrance pas du ressenti » ; « on ne naît pas manager on le devient, mais quand ? » pouvait-on par exemple lire.
Pour Emmanuelle Monin de SUD/Solidaires et Sophie Caron à Force Ouvrière, les difficultés persistent voire s’aggravent. « Les alertes ont été lancées dès le 10 juin 2023, nos organisations s’en sont emparées à partir de novembre dernier… Certes une entrevue a été réalisée il y a trois semaines avec Élise Aebischer et Aline Chassagne, mais à part une proposition de coaching, rien n’a changé. Nous ne sommes pas là pour demander la tête de qui que ce soit, juste obtenir des conditions de travail normales. Nous ne pouvons plus continuer avec un management dysfonctionnel et toxique, de l’agent·e au conservateur il y a unanimité pour dire que ça ne va toujours pas ! On demande donc que notre employeur observe ses obligations, que notre parole soit enfin considérée ».
« Ce n’est pas possible de voir des collègues continuellement en burn-out, pleurer en sortant d’un bureau, venir la boule au ventre. Je suis en poste ici depuis plusieurs années, j’aime ce que je fais ; mais moi aussi, ce climat me ronge. J’en veux aux décisionnaires, qui préfèrent attendre qu’un drame survienne pour prendre des mesures. Pendant que notre responsable bénéficie de la protection fonctionnelle car son nom est sorti dans la presse, des dizaines de petites mains sont abandonné·e·s et laissé·e·s sur le carreaux par la Mairie. Dont le service RH n’a rien trouvé de mieux que de contacter certain·e·s d’entre-nous hier, en réalité pour nous dissuader de manifester aujourd’hui. Voilà où on en est » expose encore une fonctionnaire, qui souhaite garder l’anonymat.