En quête de notoriété, le groupuscule d’extrême-droite « Hélix Dijon » tente lui aussi d’attirer les projecteurs récemment braqués en Normandie. Sur « Instagram » ses membres viennent ainsi d’annoncer la tenue d’une soirée à Dijon, aux relents racistes et xénophobes. Découvrant la situation, la municipalité ne s’est pas prononcée sur le sujet ; mais comme à Rouen, il n’est pas exclu qu’elle saisisse la justice.
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Reprenant le slogan racialiste « White Boy Summer » (« été du jeune homme blanc ») et l’accroche xénophobe « Ausländer Raus » (« les étrangers dehors »), le visuel diffusé hier soir sur les réseaux sociaux entend surfer sur la polémique provoquée ces derniers jours. Une recherche du buzz, pour une entité marginale et confidentielle ; organisation néofasciste fondée à l’été 2020, « Hélix » compte en effet tout au plus une dizaine de militant·e·s.
À sa base selon nos informations, on retrouve un certain P.A. B. ; passé par « l’Action Française » et le milieu identitaire lyonnais, cet « adepte des ratonnades » s’avère également être le fils d’un ancien procureur général près la cour d’appel de la cité. Un temps partenaire des néonazis du « Vandal Besak » et des « Infréquentables Dijon » avant de se rapprocher plus volontiers des « Téméraires », le mouvement s’est illustré dans divers actes de violence politique.
La soirée thématique sur fond techno a été annoncée pour le samedi 20 juillet prochain à 18h00, mais le lieu n’a quant à lui pas encore été communiqué. Sur place, nos sources considèrent l’option d’un local privé peu probable ; les associations et collectifs antifascistes appellent donc « l’ensemble des établissements de la ville et des alentours à se montrer particulièrement vigilants sur la question, afin que l’un d’eux ne devienne pas le site d’accueil d’une telle réunion ».
Notamment délégué à la tranquillité publique, le cabinet de la première adjointe au maire Nathalie Koenders confirmait apprendre la nouvelle par nos soins… Mais a souhaité d’abord obtenir plus d’éléments à ce sujet, avant de réagir officiellement. À Rouen, la municipalité avait bien tenté d’interdire l’évènement, mais avait été finalement désavouée par le tribunal administratif. Contacté, le groupe « Hélix » n’a donné aucune suite à nos questions.
Mise à jour du mardi 16 juillet 2024. Suite à nos révélations, le syndicat « Solidaire 21 » a demandé une réaction claire et rapide des pouvoirs publics. La « Ligue des Droits de l’Homme » annonçait également engager une procédure pénale, pour « incitation à la haine raciale ». La Ville de Dijon est par ailleurs sortie de sa torpeur, indiquant que cet événement « n’a pas sa place dans notre ville » et « qu’un arrêté d’interdiction sera naturellement pris par le maire ».
Illustration d’en-tête : Le groupuscule d’extrême-droite « Hélix » lors d’une pose le 30 novembre 2023 à Dijon, récupérant la mort de Thomas Perotto – capture d’écran « Instagram ».