Morbihannais parachuté pour le « Rassemblement National » dans la deuxième circonscription de Haute-Saône, Émeric Salmon s’est imposé comme député en 2022 (54,38 %, face au LREM Christophe Lejeune) puis en 2024 (50,11 %, élu dès le premier tour). Présent vendredi soir en marge d’une interview de Marine le Pen au palais Bourbon, il s’est illustré lors d’une algarade avec un collègue macroniste rapportée par « le Figaro ».
Vendredi 19 juillet peu avant minuit, salle des Quatre Colonnes, c’est l’effervescence. Alors que l’extrême-droite n’obtient aucun poste-clé dans l’hémicycle, sa cheffe de file y dénonce « les magouilles » qui auraient permis cette situation lors d’une conférence de presse. Passant là et assistant au discours, le MoDem Nicolas Turquois ne peut s’empêcher de dénoncer ce « mensonge » en clamant ostensiblement qu’il « refuse d’entendre des choses pareilles ».
C’est alors que Jean-Philippe Tanguy et Émeric Salmon se précipitent pour faire taire le perturbateur, entraînant une esclandre. Les provocations et injures se transforment en offensives physiques, que seule l’intervention des huissiers permettra d’éviter. Reprise dans deux journaux de TF1, la scène implique directement l’ancien breton qui face à un « vas-y, chauffe » s’empresse de coller son doigt sur le torse de l’adversaire en répliquant « touche-moi, peut-être ! »
L’épisode a été abondamment diffusé et commenté sur les réseaux sociaux, la plupart des internautes déplorant l’image discutable donnée par « l’élite de la nation ». Si jusqu’alors Émeric Salmon avait exercé un mandat assez discret, sur le terrain il n’est toutefois pas exempt de critiques, en particulier quant à ses proximités parfois sulfureuses, à l’instar des liens entre son attaché Steven Fasquelle et la mouvance néonazie ou sa pose avec une famille radicalisée.
Illustration d’en-tête : Aperçu du palais Bourbon, le 8 septembre 2016 – crédit Jacky Delville/cc-by-sa-4.0.