Il y a quelques jours à Besançon, le petit monde médiatique local s’est fait l’écho d’une annonce retentissante ; Anne Vignot entend renouveler son mandat, après avoir été élue à la tête de la ville en 2020. Une position exprimée auprès d’une référence associative et indépendante, « radio BIP/média 25 ». Immédiatement l’ensemble des journalistes se saisissent de l’information, la reprenant largement au sein de leurs colonnes, antennes et plateaux. Si du côté de « France 3 », « France Bleu » et « MaCommune.info » la source est nettement mentionnée, chez « Plein Air » et « l’Est Républicain » on n’a pas hésité à s’affranchir de toute notion de transparence. Une fâcheuse habitude, certain·e·s de nos « confrères » et « consœurs » étant habitué·e·s à cumuler mépris et pillage.
Pour la propriété du « Crédit Mutuel » particulièrement, c’est même un art. Manifestation néonazie le 28 août 2022 (source – reprise), conférences controversées au centre diocésain le 6 février 2023 (source – reprise), amitiés sulfureuses d’un assistant parlementaire RN le 13 avril 2023 (source – reprise), agression LGBT+phobe le 5 août 2023 (source – reprise), n’en sont que quelques exemples. La multinationale bancaire n’apprécie guère ses « camarades » les plus libres, mis·e·s au banc et dénigré·e·s. Sans s’interdire toutefois de piocher chez elleux de quoi garnir parfois allègrement ses papiers, en passant bien sur sous silence cette « inspiration » fort méprisable. Récemment, un changement semblait s’être opéré avec « le Ch’ni » ; une faiblesse peut-être, les réflexes étant revenus avec « radio BIP ».
Le 9 août 2023, une mise en demeure avait pourtant été réalisée à destination de la direction régionale de Franche-Comté : « […] Si le procédé n’est pas inédit puisque étendu et répété à bien d’autres médias, il n’en demeure pas moins condamnable et heureusement loin d’être systématique. […] Par ces comportements parasitaires, vous confisquez le travail fourni et exigeant d’un confrère et mettez gravement en danger ma stabilité économique déjà précaire. Journaliste indépendant travaillant notamment sur l’extrême-droite depuis quinze ans en Franche-Comté, ma spécialisation ne doit sa pérennité qu’à travers une reconnaissance et une visibilité dûment méritée […] » était-il notamment plaidé dans ce courrier, écrit et communiqué après une énième razzia tacite survenue quelques jours plus tôt.
Au « Ch’ni », nous n’avons pas la prétention d’omniscience et d’omnipotence. Assumer l’apport d’autres publications, s’inspirer d’un format d’enquête, reprendre une brève parue, en citant clairement et pleinement l’origine, intellectuelle ou matérielle, n’est en rien infâmant. Au delà de respecter la déontologie la plus élémentaire et de reconnaître le labeur d’autrui, aussi critiquable soit-il par ailleurs, cet exercice participe même aux conditions d’un débat démocratique et pluriel, par le recoupage des éléments portés, le développement de certains axes, ou la mise en perspective d’une appréciation différente des faits. Malgré les pratiques concurrentes, nous avons fait le choix de rester fidèles à nos principes en exerçant de la façon la plus honnête possible sur ce point.
Illustration d’en-tête : Portrait de Jean Miélot, copiste de Jean le Bon – miniature du XVe sicèle.