Dans le cadre de la « journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des minorités de genre », une manifestation était organisée ce samedi 23 novembre à Besançon. La date s’inscrit au sein de multiples évènements parallèles, visant à sensibiliser le grand public sur cette cause. Mais au-delà des ateliers, conférences, expositions, c’est un cortège large et populaire qui était souhaité à cette occasion. Avec près de cinq-cent participant·e·s comptabilisé·e·s, dont beaucoup de jeunes, cette ambition semble réussie.
.
Un cortège véritablement intersectionnel
La mobilisation était menée à l’initiative de l’association « Solidarité Femmes », bien sûr, mais aussi de nombreuses autres structures militantes, qui, étrangement, ne sont jamais mentionnées, tant dans le programme officiel, que par les différents médias présents. « Nous Toustes », « Groupe d’Actions Féministes », « Instransigeance », « Trans’Comté », « Partage, Droit, Autonomie », ou encore l’intersyndicale CGT/FSU/Solidaires, pour n’en citer que quelques-unes, ont pourtant constitué une part substantielle des troupes et réalisé des prises de parole conséquentes.
Si les thématiques intersectionnelles n’ont guère intéressé notables et gratte-papiers, sur le terrain elles ont donc été largement abordées. Dénonciation d’un patriarcat systémique, inclusion des réalités LGBT+, visibilité des travailleurs et travailleuses du sexe, se sont ajoutées aux demandes de moyens réels pour lutter contre les VSS, à l’amélioration des dispositifs judiciaires, à la nécessité de peser au plus tôt sur le volet éducatif… Réuni esplanade des Droits Humains à partir de 15h00, le défilé a déambulé dans les rues du centre avant de se disperser place de la Révolution.
« Je veux être libre, pas courageuse »
Banderoles (« pour un féminisme intersectionnel, deter’ et solidaire » ; « toustes contre les violences patriarcales » ; « pour en finir avec les violences sexistes »), pancartes (« je te crois » ; « accès à l’IVG partout pour toustes » ; « je veux être libre, pas courageuse »), drapeaux (fierté transgenre ; bannières violetes ; étendard palestinien), chant (hymne des femmes, chorale militante) et slogans (« pas de violeurs dans nos quartiers, pas de quartier pour les violeurs » ; « siamo tutti antifascisti » ; « on est là, même si les machos n’veulent pas nous on est là ») ont donné le ton pendant près de deux heures.
Une ambiance plébiscitée par Margaux, étudiante de dix-neuf ans venue avec ses ami·e·s : « Lors des discours, l’affaire de Mazan est souvent revenue. J’aurais cru qu’avec ça, les gens se seraient plus massivement déplacés. Mais ce n’est pas si mal, quand même. Le week-end, les températures, la communication tardive, malgré tout cela il y a du monde et de la voix. C’est ce qui compte ». D’autres encore se félicitent d’un certain renouvèlement générationnel en cours, à l’image d’une vieille anarchiste qui considère que « le flambeau doit être relayé, même si ça nous bouscule ».
Illustration d’en-tête : Aperçu du cortège, place Louis Pasteur.