Le début de l’année 2024 aura été marqué par une mobilisation d’ampleur d’agriculteurs et d’agricultrices partout dans le pays et ailleurs en Europe. Celle-ci, d’abord impulsée sans grande concertation, de manière spontanée et hors structures syndicales à fini par être soutenue par tous les syndicats de la profession. Bien que dans les grandes lignes leurs revendications pouvaient se rejoindre sur le manque de reconnaissance, de considération et la très forte disparité de rémunération de la profession, la mise en concurrence déloyale avec d’autres pays, la critique des traités de libre-échange, et les inquiétudes liées au dérèglement climatique, leurs modes d’actions, la manière d’établir un rapport de force, ainsi que leurs orientations politiques se sont affirmées à l’occasion de ce mouvement. En France, les bonnets jaunes de la Coordination Rurale (droite conservatrice/extrême-droite) se sont montrés plus offensifs sur le terrain, contrairement à la FNSEA (droite libérale), syndicat majoritaire de la profession, qui s’est révélé peu à l’écoute de sa base. Quant à elle, la Confédération Paysanne (gauche) est apparue assez unie et plutôt revendicative à Bruxelles.
Le Ch’ni revient en images, une année en arrière, sur la mobilisation d’un petit groupe de jeunes agriculteurs parti de Haute-Saône pour rejoindre le Marché International de Rungis dans le cadre d’un appel à organiser « un siège de la capitale et le blocage du marché de Rungis ». Sur le papier, cela semblait bien impossible, pourtant, le convoi d’une douzaine de tracteurs, qui n’a pas fait parler de lui durant son voyage, a réussi à ruser pour atteindre l’objectif fixé. Ce fut, durant toute la mobilisation, le seul groupe à atteindre en tracteurs une des portes du plus gros marché de produits frais au monde. À 35km/h sur près de 500km à travers la Haute-Saône, la Haute-Marne, l’Aude, la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne, le voyage fut semé d’embûches. De la Ferme des Alouettes à la Porte de Paray, nous vous proposons un récit en images du périple, de trois jours et trois nuits, de ces francs-comtois déterminés.
Élections aux Chambres d’agriculture 2025
En ce début d’année, les Chambres d’agricultures départementales, interdépartementales et territoriales vont être recomposées pour une durée de 6 années. Jusqu’au 31 janvier, les acteur·rices du monde agricole sont appelé·es à voter pour faire élire leur futures représentant·es. Les chambres départementales et territoriales étant composées de 33 sièges répartis entre 5 « collèges individuels » et 5 « collèges de groupement », elles sont censées représenter et défendre au mieux les intérêts du monde agricole « pour peser sur les décisions publiques, incarner la proximité et la diversité du secteur, connaître les enjeux locaux et jouer un rôle central dans l’aménagement du territoire et l’accompagnement des collectivités pour qu’elles développent des politiques agricoles et alimentaires pragmatiques et proches des enjeux locaux ».
Pour plus de renseignements sur ce scrutin, vous pouvez vous rendre sur la page dédiée du site des Chambres d’agriculture.