Le début de l’année 2024 aura été marqué par une mobilisation d’ampleur d’agriculteurs et d’agricultrices partout dans le pays et ailleurs en Europe. Celle-ci, d’abord impulsée sans grande concertation, de manière spontanée et hors structures syndicales à fini par être soutenue par tous les syndicats de la profession. Bien que dans les grandes lignes leurs revendications pouvaient se rejoindre sur le manque de reconnaissance, de considération et la très forte disparité de rémunération de la profession, la mise en concurrence déloyale avec d’autres pays, la critique des traités de libre-échange, et les inquiétudes liées au dérèglement climatique, leurs modes d’actions, la manière d’établir un rapport de force, ainsi que leurs orientations politiques se sont affirmées à l’occasion de ce mouvement. En France, les bonnets jaunes de la Coordination Rurale (droite conservatrice/extrême-droite) se sont montrés plus offensifs sur le terrain, contrairement à la FNSEA (droite libérale), syndicat majoritaire de la profession, qui s’est révélé peu à l’écoute de sa base. Quant à elle, la Confédération Paysanne (gauche) est apparue assez unie et plutôt revendicative à Bruxelles.

Le Ch’ni revient en images, une année en arrière, sur la mobilisation d’un petit groupe de jeunes agriculteurs parti de Haute-Saône pour rejoindre le Marché International de Rungis dans le cadre d’un appel à organiser « un siège de la capitale et le blocage du marché de Rungis ». Sur le papier, cela semblait bien impossible, pourtant, le convoi d’une douzaine de tracteurs, qui n’a pas fait parler de lui durant son voyage, a réussi à ruser pour atteindre l’objectif fixé. Ce fut, durant toute la mobilisation, le seul groupe à atteindre en tracteurs une des portes du plus gros marché de produits frais au monde. À 35km/h sur près de 500km à travers la Haute-Saône, la Haute-Marne, l’Aude, la Seine-et-Marne et le Val-de-Marne, le voyage fut semé d’embûches. De la Ferme des Alouettes à la Porte de Paray, nous vous proposons un récit en images du périple, de trois jours et trois nuits, de ces francs-comtois déterminés.

Photo de nuit, 3 hommes consultent un smartphone et discutent, avec deux têtes d'homme en avant plan et un tracteur en fond
photo de nuit, cinq homme sont réunis à droit de l'image, devant une rangée de tracteurs garés sous une structure métallique, tous phares allumés.
Une banderole dépliée devant un tracteur, avec deux jeunes hommes sur les flancs et une jeune femme en haut. On y lit : enfant on en rêve, adulte on en crève, signé "Jeunes Agriculteurs 70"
Deux hommes de face, l'un tout sourire les mains dans les poches, l'autre le visage plus concerné, levant une fourche au dessus de sa tête
29 01 24 Convoiagriculteursrungis 14
Barrage de deux tracteurs sur une petite route, avec les policiers qui arrivent sur place
Réunion de plusieurs personnes sur un rond point, encadrée par la police. La route est bloquée par les tracteurs et les voitures de police.
Photo de nuit, un tracteur tout éclairé à côté d'un panneau routier, sur le bas côté, à côté d'une voiture de police
photo de nuit, pique-nique improvisé sur un péage autoroutier, au milieu des tracteurs, par cinq personnes chaudement vêtues
La porte de Paray à Rungis, bloquée par des camions de police
deux jeunes femmes au-dessus de deux plaques de métal déployées sur un tracteur, sur laquelle on peut lire : agriculteur petit j'en rêvais, aujourd'hui j'en crève.
une douzaine de jeunes agriculteurices en train de prendre la pose, une rangée debout une assise, sous la porte de Paray de Rungis, encadrés par la police
Interview d'un manifestant par de nombreux médias, sous le panneau de la porte de Paray, à Rungis
Un groupe d'agriculteurs en train de répondre à une interview de BMF TV, sur fond de tracteur bloquant la route

Élections aux Chambres d’agriculture 2025

En ce début d’année, les Chambres d’agricultures départementales, interdépartementales et territoriales vont être recomposées pour une durée de 6 années. Jusqu’au 31 janvier, les acteur·rices du monde agricole sont appelé·es à voter pour faire élire leur futures représentant·es. Les chambres départementales et territoriales étant composées de 33 sièges répartis entre 5 « collèges individuels » et 5 « collèges de groupement », elles sont censées représenter et défendre au mieux les intérêts du monde agricole « pour peser sur les décisions publiques, incarner la proximité et la diversité du secteur, connaître les enjeux locaux et jouer un rôle central dans l’aménagement du territoire et l’accompagnement des collectivités pour qu’elles développent des politiques agricoles et alimentaires pragmatiques et proches des enjeux locaux ».

Pour plus de renseignements sur ce scrutin, vous pouvez vous rendre sur la page dédiée du site des Chambres d’agriculture.

RÉpartition Des DiffÉrents CollÈges Électoraux Qui Composent La Session D'une Chambre DÉpartementale Et Territoriale
Graphique issu du site des Chambres d’agriculture France.

 

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